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Être en couple avec une personne qui porte la blessure du rejet : comprendre, aimer et avancer sans s'Ă©puiser

  • Jonathan ML
  • 28 avr.
  • 5 min de lecture

Dans toute relation de couple, nos blessures intĂ©rieures influencent la façon dont nous aimons, dont nous communiquons, dont nous vivons les dĂ©saccords ou les moments de doute. Parmi ces blessures, celle du rejet est l’une des plus profondes, des plus douloureuses
 mais aussi des plus mal comprises.

Être en couple avec une personne qui porte la blessure du rejet, c’est souvent vivre une relation intense, mais semĂ©e d’incomprĂ©hensions, de tensions, de malentendus. Si vous ĂȘtes dans cette situation, ou si vous pensez l’ĂȘtre, cet article vous aidera Ă  mieux comprendre les mĂ©canismes Ă  l’Ɠuvre et Ă  trouver des pistes concrĂštes pour avancer ensemble, sans vous perdre.



 

1.      Qu’est-ce que la blessure du rejet ?

La blessure du rejet naĂźt gĂ©nĂ©ralement dans l’enfance, dans les premiĂšres expĂ©riences d’attachement. Elle peut Ă©merger quand :

-          L’enfant a vĂ©cu le sentiment de ne pas ĂȘtre dĂ©sirĂ© par son pĂšre et/ou sa mĂšre ;

-          Ses Ă©motions n’étaient pas reconnues ou accueillies ;

-          Il a été ignoré, abandonné, ou perçu comme "trop" ou "pas assez" ;

-          L’amour parental semblait conditionnel : « Je t’aime si
 » ou « Je t’aime quand
 ».

Cette blessure s’ancre dans une peur viscĂ©rale de ne pas exister aux yeux de l’autre, d’ĂȘtre rejetĂ© pour ce qu’on est profondĂ©ment. L’adulte qui porte cette blessure se dĂ©bat souvent avec la croyance suivante :

« Si on me connaßt vraiment, on finira par me rejeter. »

Cette peur crĂ©e une hypervigilance Ă©motionnelle, une sensibilitĂ© exacerbĂ©e Ă  tout ce qui pourrait ressembler Ă  de l’indiffĂ©rence, de l’abandon ou du dĂ©samour.

 


2.      Comment cette blessure impacte-t-elle la relation de couple ?


Dans la communication : un radar toujours Ă  l’affĂ»t du danger

La personne marquĂ©e par le rejet interprĂšte souvent les paroles ou les silences de l’autre Ă  travers le filtre de sa blessure. Une remarque neutre ou constructive peut ĂȘtre vĂ©cue comme une attaque, une distance temporaire comme une trahison.

Exemple concret :

Vous dites : « J’aimerais avoir un peu de temps pour moi cet aprĂšs-midi. »

L’autre entend : « Je ne supporte pas ta prĂ©sence, tu m’étouffes. »

Résultat : disputes fréquentes, malentendus, crises de larmes ou fermetures brutales. Le/la partenaire se retrouve souvent à devoir rassurer, justifier, expliquer sans fin.

 

Dans l’intimitĂ© : entre besoin de fusion et peur d’ĂȘtre vu(e)

Sur le plan sexuel et affectif, la blessure du rejet peut générer deux types de comportements opposés (qui peuvent parfois alterner) :

  • Une demande constante de preuves d’amour, d’attention, de dĂ©sir (« Dis-moi que tu m’aimes, rassure-moi, prouve-le-moi »).

  • À l’inverse, une difficultĂ© Ă  s’abandonner dans l’intimitĂ©, par peur d’ĂȘtre « exposĂ©(e) », « jugĂ©(e) », « mal faire » ou « ne pas suffire ».

Exemple concret :Si le/la partenaire refuse un rapport sexuel parce qu’il/elle est fatiguĂ©(e), cela peut ĂȘtre vĂ©cu comme une confirmation de ne pas ĂȘtre dĂ©sirable, de ne pas ĂȘtre « assez bien ». D’oĂč des rĂ©actions disproportionnĂ©es : pleurs, accusations, repli.

 

Dans la gestion de l’autonomie et des espaces personnels : jalousie, dĂ©pendance ou retrait

Le besoin de fusion totale est frĂ©quent : la personne blessĂ©e par le rejet peut avoir beaucoup de mal Ă  accepter que son/sa partenaire ait des amis, des activitĂ©s, des projets sans elle. Chaque moment de distance devient une source d’angoisse.

Exemple concret :Vous proposez une soirée entre amis sans votre conjoint(e). Réaction :

« Pourquoi tu veux passer du temps sans moi ? Tu dois t’amuser plus avec eux qu’avec moi »

Dans d’autres cas, par peur d’ĂȘtre rejetĂ©(e), la personne anticipe un Ă©ventuel rejet et s’isole, n’ose pas demander, se met en retrait avant mĂȘme de risquer le conflit.

 

Dans les projets communs : doute permanent et besoin de réassurance

MĂȘme dans une relation solide, la personne blessĂ©e par le rejet continue de douter de sa place. Elle peut avoir du mal Ă  s’engager dans des projets Ă  long terme, ou au contraire vouloir prĂ©cipiter les choses pour se « sĂ©curiser ».

 Exemple concret :

AprĂšs plusieurs annĂ©es ensemble, elle pose encore la question :« Tu es sĂ»r(e) de vouloir ĂȘtre avec moi ? Tu ne restes pas juste par habitude ou par pitiĂ© ? »

 


3.      Et vous, qu’est-ce que cela dit de votre position dans le couple ?

Être en couple avec une personne qui porte la blessure du rejet n’est jamais neutre. Cela peut rĂ©vĂ©ler certaines de vos propres dynamiques intĂ©rieures.


Le/la "sauveur(se)" : celui/celle qui veut rĂ©parer l’autre

Vous avez peut-ĂȘtre tendance Ă  vouloir « sauver » votre partenaire, Ă  chercher votre valeur dans le fait d’ĂȘtre indispensable. Vous aimez apaiser, consoler, sĂ©curiser
 mais cela peut vous Ă©puiser.

Attention : on ne guĂ©rit pas l’autre Ă  sa place. Vous pouvez ĂȘtre un soutien, pas un(e) thĂ©rapeute.

 

Le/la "fuyant(e)" : mal Ă  l’aise avec les Ă©motions fortes

Si vous ĂȘtes plutĂŽt du genre Ă  Ă©viter les conflits, les crises Ă©motionnelles rĂ©pĂ©tĂ©es de votre partenaire peuvent vous pousser Ă  vous refermer, Ă  fuir, Ă  devenir distant(e). Ce retrait alimente alors la blessure de rejet
 et c’est le cercle vicieux.

 

Le/la "dĂ©pendant(e) inversĂ©(e)" : besoin d’ĂȘtre le pilier, peur de ne plus ĂȘtre utile

Peut-ĂȘtre que votre propre estime de soi dĂ©pend du rĂŽle que vous occupez : si l’autre allait bien, seriez-vous encore lĂ©gitime dans la relation ? Parfois, inconsciemment, on choisit des partenaires « blessĂ©s » pour ne pas affronter ses propres failles.

 


4.      Comment avancer ensemble sans s’épuiser ?

La clĂ©, ce n’est pas de changer l’autre, mais de travailler ensemble sur une meilleure comprĂ©hension des blessures respectives. Voici quelques pistes concrĂštes :


Pour la personne qui porte la blessure du rejet :

-          Identifier la blessure et reconnaßtre son impact sur les réactions émotionnelles.

-          Travailler l’auto-validation : apprendre Ă  se rassurer soi-mĂȘme sans toujours attendre que l’autre comble le vide.

-          Prendre soin de son estime de soi par des actions personnelles : projets individuels, thérapie, cercle de soutien, pratiques de pleine conscience.

-          Accepter de parler de sa peur, sans l’utiliser comme une arme : « J’ai peur de ne pas ĂȘtre aimĂ©(e), j’ai besoin d’ĂȘtre rassurĂ©(e) ».

 

Pour le/la partenaire :

-          Apprendre Ă  dire les choses avec douceur mais fermeté : « J’ai besoin de temps pour moi, cela ne veut pas dire que je ne t’aime pas ».

-          Ne pas se sentir obligĂ©(e) de tout rĂ©parer : offrir de l’écoute, mais aussi poser ses limites.

-          Garder ses propres espaces d’autonomie : loisirs, amis, projets personnels, sans culpabiliser.

-          Favoriser une communication non violente, avec des phrases en « je » plutĂŽt qu’en « tu ».


Pour le couple :

-          Mettre en place des rituels de reconnexion : temps de discussion, moments dédiés à la gratitude.

-          Envisager un accompagnement de couple pour apprendre à décoder les schémas inconscients et trouver de nouvelles maniÚres de réagir.

-          Identifier ensemble les déclencheurs : quelles sont les situations qui activent la peur du rejet ?

-          Se rappeler que la blessure n’est pas une fatalitĂ© : avec du travail, elle peut s’apaiser.

 


En rĂ©sumĂ© : aimer l’autre sans se perdre, se laisser aimer sans s’effondrer

Être en couple avec une personne marquĂ©e par la blessure du rejet, c’est comme marcher sur un fil tendu entre rĂ©assurance et respect de soi. Cela demande de la patience, du dialogue, et parfois l’aide d’un tiers neutre (coach, thĂ©rapeute).

Mais si cette blessure devient un point de conscience plutĂŽt qu’un champ de bataille, elle peut transformer la relation en un magnifique espace de croissance et de guĂ©rison.

« On ne guĂ©rit pas de nos blessures en Ă©vitant la relation, mais en apprenant Ă  rester en lien, mĂȘme quand ça fait mal. »

 

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REMIRE MONTJOLY

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